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« UNE NURSERIE MODIFIÉE POUR AMÉLIORER LE CONFORT »

Thibault Viguier, vacher à la ferme de l'école d'ingénieur de Purpan.© DENIS LEHÉ

Au domaine de Lamothe de l'école de Purpan, près de Toulouse, la nurserie a été réaménagée à la suite de problèmes sanitaires : réduction du volume, isolation des murs et du plafond, protection des ouvertures et installation d'un extracteur d'air.

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NOUS SOMMES DANS UN ANCIEN BÂTIMENT de stockage transformé en nurserie en 2012, à la suite de la construction, juste à côté, d'une étable neuve avec 130 logettes et de l'installation de deux robots de traite, explique Thibault Viguier, vacher à la ferme de l'école d'ingénieur de Purpan (Haute-Garonne). Cette nurserie mesure 12 x 12 m avec une hauteur au pignon de 6 m et une orientation est-ouest. Elle comprend deux espaces : dix cases individuelles pour les veaux jusqu'à trois semaines et deux cases collectives de dix places. À l'époque, nous avions conservé toute la hauteur. Une grande ouverture fermée par un filet brise-vent était aménagée à l'est permettant d'entrer avec un tracteur. Ce côté et les trois autres faces sont constitués d'un mur de parpaings montant à 1,20 m, prolongé par un bardage en planches de 30 cm de large mais non jointives. Ce bardage s'arrêtait sous la charpente et il restait une ouverture de 25 centimètres correspondant à la hauteur des pannes. »

« IL FAUT UN MINIMUM DE 10°C POUR UN JEUNE ANIMAL »

Mais après l'arrivée des premiers veaux, les problèmes sanitaires ont démarré : beaucoup de cas de diarrhées chez les plus petits et des troubles pulmonaires récurrents pour les sujets un peu plus âgés en cases collectives.

Cela s'est traduit rapidement par une augmentation du taux de mortalité et une envolée des coûts vétérinaires. « Il fallait vite trouver une solution, ajoute Thibault Viguier. Nous avons demandé conseil à l'Institut de l'élevage qui a diagnostiqué un problème d'ambiance : trop de volumes et pas assez de renouvellement d'air. Il y avait aussi trop de courants d'air non maîtrisés en raison des espaces entre les planches et du bardage qui ne montait pas jusqu'au toit. Un jour, j'ai relevé - 1°C près des cases alors que la température de confort d'un jeune veau est au minimum de 10°C. »

Pour réduire le volume, l'équipe a posé un plafond suspendu à 3,10 m de hauteur, fabriqué à partir de plaques de cinq centimètres d'épaisseur, doublées sur le dessus par 15 centimètres de laine de verre. Le bardage a été recouvert de panneaux de bois OSB pour occulter les fentes entre les planches.

« NOUS AVONS POSÉ UN EXTRACTEUR POUR RENOUVELER L'AIR »

« Nous avons protégé les cases individuelles du froid en plaçant une plaque isolante le long du mur arrière en parpaings et en installant un plafond repliable au-dessus, précise Thibault Viguier. Il s'agit de grilles recouvertes d'une toile tissée sur lesquelles nous déposons de la paille en hiver. Elles sont fixées à une charnière le long et se relèvent pour accéder au fond des cases. Nous avons aussi isolé la petite porte d'accès côté nord en confectionnant un coffre en partie haute autour du rail. Le filet brise-vent de grande ouverture côté est a été remplacé par un rideau plus étanche. Il laisse passer la lumière naturelle et possède une partie en filet uniquement sur 50 centimètres en partie haute, ce qui réduit les entrées d'air », explique Thibault Viguier.

Un bâtiment aussi bien fermé réclame une ventilation dynamique pour renouveler l'air régulièrement et extraire l'humidité en hiver. Une cheminée verticale de 500 mm de diamètre sortant en toiture a donc été installée ainsi qu'un extracteur d'air. Ce ventilateur affiche une capacité maximale de 7 800 m3 par heure pour une puissance de 300 watts. Il fonctionne en permanence à 15 % de sa capacité pour assurer un renouvellement minimum de l'air, même en hiver. Quand la température dépasse les 10°C, la vitesse du ventilateur augmente par paliers pour atteindre son maximum à 16°C. « J'ajuste les réglages en fonction de la saison, précise Thibault Viguier. En hiver, si je constate trop l'humidité, j'augmente la vitesse du ventilateur. En été, je programme une montée en puissance plus rapide et je crée un courant d'air supplémentaire en ouvrant le volet ou la porte. Depuis ces modifications, les problèmes sanitaires ont largement diminué. »

Thibault Viguier, vacher à la ferme de l'école d'ingénieur de Purpan.

© DENIS LEHÉ

D'une capacité maximale de 7 800 m3 par heure pour 300 watts, le ventilateur fonctionne en permanence à 15 % de sa capacité pour assurer un renouvellement minimum de l'air, même en hiver.

© DENIS LEHÉ

Les cases individuelles pour les veaux jusqu'à trois semaines.

© DENIS LEHÉ

Les deux cases collectives de dix places chacune.

© DENIS LEHÉ

Un rideau étanche comprenant une partie ajourée sur 50 cm en haut et un enroulement par le bas permet de laisser passer la lumière naturelle.

© DENIS LEHÉ

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